Le lagon du Grand Cul-de-sac marin
Le Grand Cul-de-sac marin désigne la zone maritime située entre le Nord Basse-Terre et le Nord Grande-Terre, par opposition au Petit Cul-de-sac marin, localisé entre le sud Basse-Terre et le Sud Grande-Terre. Parsemée d’îlets inhabités, cette étendue d’eau turquoise constitue une réserve naturelle exceptionnelle sur une superficie de 15000 ha. On y retrouve plusieurs types d’écosystèmes majeurs : des mangroves, des forêts marécageuses, des herbiers, ainsi qu’un récif corallien de près de 40 km. Ces espaces naturels abritent de nombreuses espèces de poissons, crustacés, mollusques, reptiles et oiseaux.
La mangrove
On pourrait définir la mangrove comme un ensemble de végétation se développant dans la zone entre marées et régions littorales. Cette végétation est composée principalement de palétuviers : des
arbres et arbustes capables de s’adapter en eau saumâtre (mélange d’eau douce et d’eau de mer), peu profonde. Ces arbres aux mille racines, aériennes ou immergées, constituent un écosystème hors du commun et une zone privilégiée de reproduction et de croissance pour de nombreuses espèces. En effet, les racines sous-marines forment une barrière, ce qui favorise l’installation de nurseries de larves et tous petits poissons, ainsi à l’abri des gros prédateurs.
LE SAVIEZ-VOUS ?
La mangrove joue un rôle écologique primordial. Elle absorbe 3 à 5 fois plus de CO2 qu’une forêt classique. Un hectare de ces palétuviers peut stocker tout le carbone émit par 2650 voitures en un an. De plus, les racines des palétuviers sont un rempart naturel contre les phénomènes climatiques violents (cyclones, tsunamis…).
Les îlets
L’îlet Caret
L’îlet Caret doit son nom aux tortues imbriquées, dites « karet », dont il constituait un site de ponte. Son sable blanc est en partie composé de coraux morts provenant du récif corallien à proximité. Cet îlet a été créé par les mouvements sous-marins et terrestres (séismes, vent, houle…) et change de forme chaque année au gré des aléas climatiques. De plus, l’îlet Caret souffre de sur fréquentation, ce qui génère une importante érosion. Par conséquent, l’îlet qui mesurait 250 mètres de long au
BON À SAVOIR
L’îlet Caret fait l’objet d’un arrêté de fermeture pris par la commune de Sainte-Rose qui souhaite procéder à son nettoyage et à sa revégétalisation, du 23 septembre 2023 au 15 janvier 2024. Cette initiative publique doit permettre à l’îlet de se régénérer.
L’îlet blanc
L’îlet Blanc ou “l’îlet aux oiseaux”, fait partie des îlets à Carénage, faisant face à Sainte-Rose. Il tient son surnom du fait qu’il constitue un site de reproduction privilégié pour les oiseaux. Sa principale caractéristique est qu’il est apparu récemment. En effet, il est sorti des eaux en 1989 suite à l’ouragan Hugo ! Petite langue de sable d’une extrême fragilité, l’îlet Blanc est l’un des îlets les plus
BON À SAVOIR
Chaque année, du printemps jusqu’à la fin de l’été, l’îlet Blanc est interdit à toute forme de débarquement et à toute navigation à moins de 100 mètres de ses côtes, sous peine d’amende. C’est en effet à cette période que les sternes, localement appelées « mauves », viennent nidifier sur le sable.
L’îlet à Fajou
Situé plus à l’est, vers la commune de Morne-à-l’eau, l’îlet Fajou est le plus vaste du Grand Cul-de-sac avec ses 115 ha. Quasiment entièrement constitué de mangrove, il est entouré de sable blanc et d’herbes à tortues appelées « Thalassia ». Cette zone protégée abrite toutes sortes d’animaux : mangoustes, crabes « sé ma fot », langoustes, tortues et autres lambis.
LE SAVIEZ-VOUS ?
Au XIXe siècle, l’îlet Fajou a accueilli plusieurs fabriques de d’engrais et de chaux, ainsi que plus de 300 têtes de bétail ! Ce joyau de la réserve naturelle, désormais totalement préservée de l’homme, fait l’objet de toutes les attentions des scientifiques et agents de protection de l’environnement.
L’îlet la biche
Situé au cœur du Grand Cul-de-sac Marin, face à Sainte-Rose, il est considéré comme le plus bel îlet du lagon… Recouvert d’un baraquement de tôles, il est le refuge des pêcheurs chevronnés depuis des générations et des touristes de passage qui souhaitent faire une halte. Si la houle et le vent éprouvent régulièrement cet îlet légèrement immergé, c’est l’endroit idéal pour pique-niquer au sec, tout en ayant les pieds dans l’eau. Une expérience bucolique à coup sûr…